
Source : Glouzilet News Edition -- (Agence GLOUZILET) Date : 12-04-2025 19:59:34 -- N°: 19 -- envoyer à un ami
Le Général Oligui Nguema du Gabon.
Ce samedi 12 avril 2025, les Gabonais se rendent aux urnes pour choisir leur prochain président, moins de deux ans après la présidentielle contestée qui a marqué la fin du régime d’Ali Bongo. Quelque 920 000 électeurs sont appelés à départager huit candidats, dont le président de la transition Brice Clotaire Oligui Nguema. Tombeur de la famille Bongo qui a dirigé le pays pendant 55 ans, l’ancien commandant de la garde républicaine est le grand favori du scrutin.
Au Gabon, les bureaux de vote ont ouvert ce matin, notamment dans le 4e arrondissement, dans un bureau de vote à la cité Damas, à l'est de Libreville. Les agents de l’organisation ont travaillé toute la nuit pour acheminer urnes, isoloirs, bulletins, enveloppes et listes, avec le soutien de l’armée. Au centre-nord de la capitale, le lycée Léon Mba est un grand centre de vote. Ici, les quatre bureaux représentent 1 800 électeurs inscrits, rapporte notre l'envoyé spécial de RFI à Libreville,
À huit heures, quelques personnes patientaient déjà devant les bureaux, tandis que les assesseurs remplissaient les dernières formalités. À noter que les électeurs dépourvus de carte ad hoc peuvent néanmoins voter avec leur carte d'identité. Rapidement, les files d'attente se sont allongées. Les autorités font le nécessaire pour que la participation soit forte. On sait que ce sera le principal enjeu de ce scrutin. Les transports sont gratuits aujourd’hui dans la capitale, et la journée a été déclarée fériée.
Quelque 920 000 électeurs sont attendus entre 7h heure locale (6h TU) et 18h (17h TU) dans 3 037 bureaux de vote du pays pour ce scrutin à l'origine annoncé pour le mois d'août et finalement anticipé, rapporte notre correspondant à Libreville, Yves-Laurent Goma . Le régime de transition ayant opté pour un calendrier resserré, la campagne électorale n'a duré que 13 jours. Ils doivent départager les huit candidats, une femme et sept hommes, dont le président de la transition, Brice Oligui Nguema. Un scrutin à valeur quasiment plébiscitaire, tant les autres candidats ont eu du mal à exister durant la campagne.
Une affluence qui semble supérieure à d'autres scrutins.
Tout au long de cette matinée, cette élection semble se dérouler dans le calme. Les bureaux ont ouvert avec un peu de retard, souvent entre 20 minutes et une heure, le temps de finir l’installation. Cela a créé des files d’attente qui étaient encore bien visibles, en début d’après-midi. À l’école Batavea, dans le 4ème arrondissement, beaucoup de monde attendait son tour dans la cour, dans une ambiance détendue qui tranche avec celle des derniers scrutins. C’est peut-être aussi pour cela que l’affluence, selon certains, semble supérieure jusque-là aux dernières élections, mais aussi au référendum de décembre. Quelques légers incidents ont été relevés, notamment la difficulté pour des observateurs d’accéder aux bureaux de vote. « Certains responsables de bureaux doivent mettre leurs pratiques à jour », dit le chef d’une mission nationale qui assure que ces obstacles ont été très rapidement levés.
Le putsch du Général Oligui avait des airs de révolution de palais.
Huit candidats sont en lice, mais, dix-neuf mois après le coup d’Etat qui l’a mené au pouvoir, Brice Oligui Nguema est le grand favori du scrutin. Le 30 août 2023, une heure après l’annonce des résultats qui donnaient Ali Bongo vainqueur pour un troisième mandat au terme d’une élection ostensiblement truquée, c’est lui qui a mis fin – sans tirer un coup de feu – à 55 ans de règne de la famille Bongo à la tête du Gabon, pays de 2,3 millions d’habitants riche en pétrole et minerais (fer, manganèse…).
Le putsch du général Oligui Nguema avait des airs de révolution de palais. Après avoir été le dernier aide de camp d’Omar Bongo Ondimba, qui dirigea le Gabon de 1967 jusqu’à sa mort en 2009, il fut commandant de la garde républicaine au temps de son fils Ali Bongo, élu à deux reprises (2009 et 2016) suite à des scrutins marqués par les violences et les bourrages d’urnes.